Si le numérique est désormais une évidence qui nous environne, il est cependant difficile de s’éduquer spontanément, par simple proximité et connivence avec cet environnement : on s’éduque à la culture à laquelle on appartient, il faut apprendre autant à découvrir l’autre que soi-même dans cette découverte des et de sa culture. Une éducation au numérique passe par des compétences multiples mais qui toutes reposent sur les compétences préalables de l’écriture et du graphique : car le numérique est un principe technique, le calcul est partout, mais il ne se manifeste que par ses effets. C’est une compétence tirant partie et se détachant des compétences de l’écrit. En plus de ces dernières sont nécessaires une compréhension des réseaux, de la sécurité, de la confiance et enfin de la programmation comme nécessaire médiation entre ce que l’on voit et ce qui est enregistré ou communiqué : cet écart est une béance interprétative que la compréhension des processus numériques et informatiques peut seule combler. Au-delà de ces compétences permettant de s’alphabétiser pour ensuite devenir un lettré du numérique, il y a également l’enjeu de comprendre comment réinscrire les outils numériques dans les réalités humaines qui les ont produits. Cette présentation a pour objectif de resituer la place et la nature du numérique pour proposer une déclinaison des dimensions de la littératie numérique, en comprenant par ce terme l’enjeu de pouvoir apprendre sur et par le numérique, le numérique comme objet ou comme medium.